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Conception

Le siège éjectable Martin-Baker Mk.2 a été conçu et produit au Royaume-Uni au début des années 1950 comme une amélioration de la première génération des sièges éjectables réalisés par l’entreprise britannique.

En effet, l’expérience acquise avec les sièges à opération manuelle a montré qu’un certain nombre de décès de pilotes étaient dus à une perte de conscience subie après une éjection, à une inaction due à un stress circonstanciel ou au manque de temps pour effectuer les opérations manuelles nécessaires lors d’une éjection à basse altitude.

Suite à ces constatations, des améliorations ont été apportées en vue de produire un siège éjectable simple, efficace et entièrement automatique. Par ailleurs, il devait pouvoir être produit en quantité, avoir la fiabilité requise en service et être conçu pour permettre la conversion de la plupart des sièges à opération manuelle existants déjà installés dans des aéronefs alors en service.

Lors de la conception du premier siège automatique, il a été décidé de loger le parachute personnel dans un conteneur situé à l'arrière du siège et le radeau de sauvetage dans sa coque, ceci afin de faciliter l'utilisation de l’extracteur pour effectuer le déploiement du parachute. Il était également nécessaire de trouver un moyen de déconnecter l’extracteur du siège au bon moment pour déployer le parachute, ainsi que de libérer simultanément l’occupant avec son parachute.

Ceci représentait les principales améliorations du Mk. 2 par rapport aux sièges éjectables de la génération antérieure.

La première éjection réalisée avec un Mk.2 eut lieu le 15 juillet 1952. Toutefois, il semblerait que la première éjection en situation d'urgence réelle s'est dérouée le 15 mai 1953, impliquant un Supermarine Attacker de la Royal Navy opérant à partir du porte-avions "HMS Eagle". À ce jour, selon les statistiques de Martin-Baker, 332 vies on été sauvées grâce à cette version de siège éjectable.

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Fonctionnement

Lorsque le pilote tire la poignée située au dessus de sa tête et déroule le rideau protecteur devant le visage, la séquence d’éjection débute par la mise à feu en séquence de deux charges d’explosif placées dans un tube télescopique. Guidé par des rails, le siège se déplace rapidement vers le haut. Simultanément, un système de secours fournit de l’oxygène au pilote et les connections électriques de communication sont rompues automatiquement.

Un petit canon est déclenché par une ligne statique attachée à la structure de l'avion et, après un délai d'une seconde, déploie deux petits parachutes d’extraction. Ceux-ci servent tout d’abord à stabiliser la descente du siège.

Un mécanisme barométrique évite que le parachute principal ne soit extrait du siège et ne s’ouvre à une altitude supérieure à 10.000 pieds (environ 3.000 mètres). En dessous de cette altitude, un mécanisme à retardement de cinq secondes actionne un piston libérant la manille à ciseaux parmettant ainsi la libération des parachutes d'extraction.

Ce faisant, une toile située entre le parachute principal et son logement tire le rideau protecteur facial, pousse le pilote hors du siège et libère le parachute hors de son sac.

Le parachute principal se déploie, la toile et les parachutes extracteurs étant toujours attachés. Ensuite, le pilote poursuit sa descente soutenu par son parachute.

En cas de défaillance du mécanisme à retardement, le pilote doit tirer la poignée en D situé sur le harnais du parachute. Ceci a pour effet de tirer la goupille de déconnexion coulissante qui déconnecte la ligne d'extraction du parachute principal. Ce faisant, le rabat en toile de la deuxième poignée en D est ouvert permettant ainsi au pilote d'ouvrir son parachute manuellement.

Séquence d'éjection d'un Avro CF-100 Canuck Mk. 5 :

Attaches des jambes du pilote :

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Caractéristiques

Voici les caractéristiques des sièges éjectables Mk.2 diffusées par Martin-Baker :

Plafond opérationnel : Inconnu.

Vitesse et hauteur minimales d’éjection : Inconnues.

Gamme de poids permise pour le pilote : 70,4 kg à 101,7 kg.

Vitesse maximale d’éjection : Plus de 400 noeuds (environ 740 km/h).

Modèle de parachute : Irvin I 24.

Déploiement du parachute : Automatique.

Type du parachute d’extraction et de stabilisation : 24 pouces (61 cm) et 22 pouces (56 cm) pour les versions plus récentes avec 5 pieds (1,52 m) de longueur de suspentes.

Déploiement de l’extracteur : Par un canon d’extraction activé après une temporisation de 1 seconde déclenchée par une courte ligne statique.

Canon d’extraction : Deux cartouches permettant des vitesses de propulsion de 60 pieds/sec (18,3 m/s) pour les premières versions, puis de 50 pieds/sec (15,2 m/s) et de 80 pieds/s (24,4 m/s) pour les dernières versions.

Déclenchement de l’éjection : Traction d’un rideau protecteur facial.

Système de déclenchement barostatique temporisé : Oui.

Poignée de commande manuelle : Non, mais possibilité de séparation manuelle.

Temporisateurs : Système de temporisation pour la séparation homme/siège.

Ajustement du siège : Vers le haut et vers le bas.

Accoudoirs : Non.

Dispositif de retenues pour les jambes : protège-cuisses et repose-pieds intégrés.

Alimentation en oxygène : Oxygène en bouteille.

Matériel de survie personnel : Radeau de survie.

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Avions

Les sièges éjectables de la famille des Martin-Baker Mk. 2 ont été installés à bord des avions suivants :

Avro CF-100 Canuck

Photo collection Édouard Painchaud

De Havilland DH112 Venom

Photo Pierre Gillard

English Electric Canberra

Photo Pierre Gillard

Fokker S.14 Machtrainer

Photo Lijn 45/Wikimedia

Gloster Meteor

Photo Pierre Gillard

Hawker Hunter

Photo Pierre Gillard

Hawker Sea Hawk

Photo U.S. Navy

Supermarine Attacker

Photo BAE Systems

Supermarine Swift

Photo BAE Systems

Westland Wyvern

Photo Ruth AS/Wikimedia

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Dernière mise à jour : 11-12-2023.

© Pierre GILLARD & Pierre MÉNARD - Images : Avro Canada & Martin-Baker